J'ai compris en fumant que fumer c'est de l'argent || FINISH

-1987. Dans la vie, il y a toujours des imprévus. Des choses qui nous tombent dessus sans que l'on s'y attende et qui ont l'effet d'une bombe. D'une claque en pleine gueule. Et bien c'est ce qui est arrivé à Noëllie Matthews, une jeune étudiante san franciscaine. La jeune femme était là, dans les toilettes de son lycée, un test de grossesse à la main, attendant depuis deja deux minutes trente le résultat de son test. Noëllie avait profité d'une pause entre deux cours pour enfin savoir si ses vomissements et ses mots de tête étaient les signes d'une grossesse non désirée. Le verdict tomba. La jeune femme était enceinte. Noëllie laissa tomber le test sur le carrelage des toilettes et s'effondra en sanglots. Qui était le père de ce bébé ? Noëllie l'ignorait complètement. La jeune femme avait tendance à boire un peu trop et coucher avec n'importe qui. Et là voilà à présent enceinte, sans savoir qui est le père de son enfant. A tout juste dix huit ans, Noëllie venait de foutre sa vie en l'air. Ses parents qui étaient de fervents catholiques furent tout simplement choqués que leur fille se retrouve enceinte à son âge sans savoir qui était le père. Eux qui lui avaient deja tracé un avenir si parfait. Uniquement pour le bonheur de leur petite fille. Noëllie garda donc le bébé comme elle le souhaitait, parce que même si elle n'était qu'une pauvre petite étudiante, elle ne voulait pas ôter la vie à cet être qui n'avait rien demandé. Mais les parents Matthews firent en sorte que cette grossesse reste secrète, il ne fallait pas tâcher l'image de la famille parfaite qu'était les Matthews. Au bout d'un certain temps Noëllie eut marre de cette situation infernale, alors elle plia bagages et se trouva un appartement dans un quartier relativement pauvre de San Francsico. La jeune femme se débrouilla comme elle le pouvait en travaillant dans un restaurant malgré son début de grossesse. De toute façon, elle ne pouvait compter que sur elle-même pour y arriver.

Mercredi vingt novembre mille neuf cent quatre-vingt huit , à neuf heures quarante-cinq, le petit Curtis Aaron Matthews pointe le bout de son nez dans un hopital de la ville de San Francisco. Il s'agissait là, d'un jour froid et enneigé en cette fin novembre. Noëllie était heureuse d'accueillir son petit trésor, celui qu'elle attendait depuis ces neuf longs mois. Curtis habitait avec sa mère dans un petit appartement en centre ville, pas bien grand, mais dans lequel il faisait bon de vivre. A cinq ans on lui diagnostiqua une tachycardie sinusal. Le petit Curtis dû alors rester en permanence sous surveillance d'un adulte, sa mère était dans l'angoisse permanente que le coeur de son petit garçon s'arrête d'un coup. Mis à par cela, le petit eut une enfance à peu près normale, sa mère qui était serveuse dans restaurant, faisait de son mieux pour le combler malgré les difficultés. Dès la primaire, le petit garçon n'était deja pas très aimé de sa "maitresse". Comme il passait son temps à faire tout et n'importe quoi, cette dernière passait son temps à le punir. Mais il y eut la fois de trop, quand Curtis versa un pot de peinture bleu sur un de ses camarades.
« Curtis ! Mais qu'est-ce que tu as fait ?! »
« C'est lui qui m'embête ! »
« T'es vraiment infernal ! Que vont dire les parents de James ?! »
Le petit garçon se contenta de croiser les bras et de faire une moue boudeuse. La maitresse demanda à Curtis de présenter ses excuses à James ainsi qu'à ses parents le soir-même, mais la petite tête blonde qui avait déja un sacré tempérament refusa tout simplement ! Affirmant que son rival l'avait bien cherché et que si il le fallait, il recommencerait. Mais à vrai dire, ce genre de petit "incident" n'était que le début.

L'adolescence. Etape plus ou moins difficile de la vie. Période où l'on se cherche, où l'on se rebelle contre ses parents, si ce n'est deja pas fait depuis un bon bout de temps...Evidemment Curtis n'y échappa pas. Le jeune homme s'était forgé son caractère et en faisait voir de toutes les couleurs à sa mère et à son beau-père. Car bien entendu Noëllie s'était mariée entre temps. L'heureux élu était Jack, un millionnaire ayant repris la boite de publicité de son père. Oui mais voilà, les emmerdes n'arrivant jamais seuls, voilà que le garçon avait une petite soeur du nom de Charlotte. C'était simple, il ne la supportait pas. Huit ans d'écart ce n'est pas rien et le jeune homme qui était à présent âgé de dix-sept ans avait vraiment autre chose à faire que de trainer sa frangine qu'il comparait plus à un boulet d'ailleurs. Alors quand cette dernière commençait sérieusement à lui taper sur le système, il l'enfermait tout simplement dans le placard de sa chambre. Mais à vrai dire, sa soeur n'était pas la seule personne qu'il ne supportait pas. C'était pareil avec son beau-père qui pourtant tentait tant bien que mal d'apprivoiser le garçon. Car Jack considérait Curtis comme son propre fils malgré tout. La seule consolation que trouvait le jeune homme dans tout ca c'était le fric. D'ailleurs au lycée, le jeune homme ne se gênait pas pour montrer qu'il avait de l'argent à gogo. Mais à vrai dire, cela n'était qu'un petit détail, puisque Curtis était surtout réputé pour être un vrai Don Juan, ainsi qu'un fêtard invétéré. Les études c'était secondaire pour le jeune homme, qui passait les trois quarts de son temps en charmante compagnie, à fumer tout ce qu'il y avait de fumable et à fréquenter les soirées les plus huppées de San Francisco. C'est d'ailleurs en sortant de l'une de ces soirées que Curtis croisa sur sa route un clochard. Le brun s'avança alors vers le pauvre homme et sortit de sa poche un billet de cent dollars qu'il lui tendit, avant de brutalement lui retirer sous le nez. Curtis éclata alors de rire, et repris sa route sous l'air dépité de l'homme assis sur le sol. Curtis était déja quelqu'un de diabolique, mais ce n'était que le commencement.

La terminale. N'est-ce pas agréable ce sentiment de supériorité ? Même si en temps normal, Curtis s'est toujours senti supérieur à tout le monde ca va de soit. Et bien c'est cette année là, qu'il créa officiellement le groupe Trouble Maker avec des potes. Curtis était le lead guitar. Un groupe de hard rock, avec des guitares au son saturé au maximum. Mais c'est également cette année là qu'il rencontra aussi Andrea. Une jolie blondinette que ses yeux n'avaient jamais encore eut pour plaisir d'observer les délicieuses courbes de la demoiselle. Dans le fond de la classe avec ses potes, Curtis affirma alors sur un ton assuré « cette fille sera à moi ». Aussitôt dit, aussitôt fait, le blondinet alla prendre place aux côtés de la belle pendant toute l'heure de maths. Curtis passait son temps à la charmer, au grand désespoir de sa petite-amie de l'époque, qu'il se contenta de larguer comme une vieille chaussette. Andrea et Curtis avaient quelques cours en commun et particulièrement le rattrapage en mathématiques. Au moins le brun ne se sentait plus seul à ne piger que dalle dans cette matière. Evidemment à force de se fréquenter, des liens se nouèrent entre eux, ainsi qu'une forte complicité. C'était bizarre, mais plus cette fille lui résistait, et plus il avait envie d'elle. C'était tellement plus excitant que toutes ces gonzesses qui lui tombaient dans les bras d'un claquement de doigt. Après un cours de sport de la jeune femme, Curtis se débrouilla pour la chopper dans les vestiaires du gymnase et ainsi la coincer contre le mur. Avec une assurance déconcertante, Curtis embrassa le plus naturellement du monde Andrea qui ne sembla pas le repousser. Il s'attendait à ce qu'elle le gifle, l'insulte de tout les noms. Mais rien. Au contraire, elle l'embrassa de nouveau. Alors c'était officiel, après tout ces longs mois à lui courir après, les voilà officiellement en couple. Au lycée Andrea et Curtis c'était en quelque sorte LE couple. Mais voilà, ce n'était pas sans compter sur les infidélités de monsieur Matthews. Car même si Curtis était amoureux de la jeune femme, il ne pouvait s'empêcher d'aller voir ailleurs. Plus d'une fois Andrea lui pardonna parce que Curtis savait trouver les mots pour la retenir. Mais au final c'est lui qui mis fin à presque un an de relation le soir du bal de fin d'année. Il ne lui donna pas vraiment d'explications, se contentant simplement de lui dire qu'il l'aimait sincèrement, mais qu'il n'en pouvait plus d'être ici, qu'il fallait qu'il parte au plus vite de San Francisco.

« Putain vous faites chier ! A vous écouter c'est moi le responsable ! J'y suis pour rien si votre fille est complètement stupide ! Alors foutez-moi la paix et arrêtez de me foutre sur le dos vos incapacités à être parents! »
« Comment oses-tu nous parler à ton père et moi Curtis ?! »
« Ce n'est pas mon père. Si tu savais par qui tu te faisais sauter, là tu pourrais me dire qui est mon père. »
Outrée, sa mère le gifla. Ca n'allait plus dans la famille de Curtis. Les relations qu'il entretenait avec sa mère et son beau-père étaient quasiment inexistences et le peu où ils se parlaient s'étaient pour s'engueuler. De plus Charlotte prenait un malin plaisir à faire tout un tas de bêtises et bien entendu c'était sur lui que cela retombait. Sa mère disait que c'était de sa faute, qu'il devait donner l'exemple à sa soeur et arrêter de se comporter comme un gosse de riche. Et pourtant, gosse de riche c'est ce qu'il était. En ayant par dessus la tête, Curtis plia bagages et quitta San Francisco pour New York. Au début le jeune homme passa son temps à faire la fête et à dépenser son fric dans tout et n'importe quoi. C'est d'ailleurs durant cette période, que Curtis goûta aux drogues dures, et qu'il devint rapidement accroc à elles. Un soir tout dérapa. A force de mener une vie à cent à l'heure entre fêtes, alcool et drogue, le coeur du jeune homme ne résista tout simplement pas. Curtis s'écroula en plein dans le salon bondé de monde de la maison de l'un de ses amis. Il avait vingt ans, et pour la première fois de sa vie, le jeune homme fit une crise cardiaque. C'est deux jours plus tard, et dans une chambre d'hopital, que le garçon se réveilla. Sa mère et son beau-père étaient présents à son chevet. Evidemment, Noëllie était en larmes et supplia son fils de retourner vivre avec eux à San Francisco. Dans les premiers temps Curtis refusa catégoriquement de retourner vivre dans cette ville qui l'avait pourtant vue naître et grandir. Puis une idée lui vint finalement en tête. Pourquoi ne pas faire un peu de chantage à ses parents ? Si ils veulent vraiment qu'il revienne, ils devront faire un effort eux aussi - même si au final, Curtis ne faisait pas vraiment d'effort de son côté. Donc, pour faire plaisir à sa mère et ainsi ne plus la voir malheureuse, le jeune homme accepta finalement de retourner à San Francisco mais à une seule condition: qu'il ait son propre appartement en ville. Car pour Curtis c'était clair et net, il ne retournerait pas habiter dans la maison familiale. Mais entre temps les choses ont changé, lui et son groupe se firent repérés après un concert donné dans un entrepôt. C'est à partir de ce jour que tout commença pour le jeune Matthews. Sa vie de rockstar était lancée. Mais pour celà il devait quitter les Etats-Unis, pour l'Angleterre, là où était sa maison de disque. Plus précisément Londres. Devenu à présent un véritable phénomène avec son groupe, Curtis passe la plus part de son temps sur les routes pour faire des concerts. La vie de rockeur c'est le pied. Fuck la famille, bonjour sex, drug & rock'n'roll !